Externe Publikationen

Übersetzungen

L'Uniformisation du monde - Monotonisierung der Welt

Janvier, 2021

Herausgegeben von Klemens Renoldner

“Les visages finissent par tous se ressembler, parce que soumis aux mêmes désirs, de même que les corps, qui s’exercent aux mêmes pratiques sportives, et les esprits, qui partagent les mêmes centres d’intérêt. Inconsciemment, une âme unique se crée, une âme de masse, mue par le désir accru d’uniformité, qui célèbre la dégénérescence des nerfs en faveur des muscles et la mort de l’individu en faveur d’un type générique.”

"Die Gesichter sehen alle gleich aus, weil sie denselben Wünschen unterliegen, ebenso wie die Körper, die dieselben Sportpraktiken praktizieren, und die Geister, die dieselben Interessenzentren teilen. Unbewusst entsteht eine einzigartige Seele, eine Massenseele, angetrieben von dem gesteigerten Wunsch nach Gleichförmigkeit, die die Degeneration der Nerven zugunsten der Muskeln und den Tod des Individuums zugunsten eines generischen Typs feier."

 

Dès 1925, Stefan Zweig pressent l’un des grands bouleversements sociaux de notre temps : l’uniformisation du monde. Alors que le concept de mondialisation reste toujours à inventer, il examine avec perplexité des sociétés qui gomment peu à peu toutes leurs aspérités. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Dans ces pages habitées d’une lumineuse mélancolie, il décrit déjà l’avènement de l’instantanéité et de la simultanéité, à travers la mode, le cinéma, la radio ou même la danse. Facilité par des bouleversements techniques profonds, ce culte de l’éphémère joue un rôle central dans l’unifor­misation critiquée par Zweig.

S’il dénonce la gravité d’un tel processus­, c’est tout simplement qu’il en va de notre liberté. À une époque où le fascisme commence à poindre, Zweig nous met en garde contre une autre forme de tyrannie. Car il n’y a qu’un pas de l’uniformisation des modes de vie à la servitude volontaire des individus. En écho à la massification de la vie sociale, cette uniformisation ouvre finalement la porte à toutes les dérives autoritaires du pouvoir, dont Zweig perçoit le risque avec sensibilité. Dernier recours pour les individualités récalcitrantes : fuir en elles-mêmes, pour oublier l’oppression du collectif.

(Bereits 1925 sah Stefan Zweig eine der großen sozialen Umwälzungen unserer Zeit voraus: die Standardisierung der Welt. Während das Konzept der Globalisierung noch erfunden werden muss, untersucht er mit Ratlosigkeit die Gesellschaften, die allmählichn all ihre Rauheit auslöschen. Wie sind wir dorthin gekommen? 

Auf diesen Seiten, die von einer leuchtenden Melancholie bewohnt sind, beschreibt er bereits das Aufkommen von Sofortigkeit und Gleichzeitigkeit durch Mode, Kino, Radio oder sogar Tanz. Erleichtert durch tiefgreifende technische Umwälzungen spielt dieser kurzlebige Kult eine zentrale Rolle in der von Zweig kritisierten Normung. 

Wenn er die Schwere eines solchen Prozesses anprangert, geht es ganz einfach um unsere Freiheit. In einer Zeit, in der sich der Faschismus abzeichnet, warnt Zweig uns vor einer anderen Form der Tyrannei. Denn es gibt nur einen Schritt von der Standardisierung des Lebensstils zur freiwilligen Knechtschaft des Einzelnen. In Anlehnung an die Massivierung des sozialen Lebens öffnet diese Standardisierung schließlich die Tür zu allen autoritären Machtmissbräuchen, deren Risiko Zweig mit Sensibilität wahrnimmt. Letzter Ausweg für widerspenstige Menschen: Sie fliehen in sich hinein, um die Unterdrückung des Kollektivs zu vergessen.)

Online bestellen